Avis du CCNE : l’alerte du collectif Soulager mais pas tuer

L’avis 139 du Comité Consultatif National d’Ethique, intitulé « Questions éthiques relatives aux situations de fin de vie : autonomie et solidarité », publié ce jour soulève de grandes inquiétudes au sein du collectif Soulager mais pas tuer.

Le collectif qui rassemble des soignants, des étudiants, des personnes handicapées et des citoyens, alerte sur le reniement éthique du CCNE qui considère « qu’il existe une voie pour une application éthique d’une aide active à mourir ». Cette profonde remise en cause du principe fondateur de la société qu’est l’interdit de tuer ne peut pas être considérée comme éthique.

Les recommandations du CCNE pour légiférer sur le suicide assisté et l’euthanasie sont justifiées de manière trompeuse par « la conciliation de deux principes fondamentaux : le devoir de solidarité avec les personnes les plus fragiles et le respect de l’autonomie de la personne. » L’autonomie est envisagée ici dans une conception individualiste incompatible et contradictoire avec celle de la solidarité.

Philippe Pozzo di Borgo, parrain du collectif Soulager mais pas tuer, dont la vie a inspiré le film Intouchables, affirme la richesse de la vulnérabilité dans son livre Le promeneur immobile qui vient de paraître:

« Intouchables, c’est le triomphe de ce que nous partageons tous : la vulnérabilité ! ». Il dénonce la dérive vers l’euthanasie, comme un échec du vivre ensemble : « S’acharner à procurer toute l’autonomie possible aux plus dépendants relève d’un bon sentiment, mais il est piégeux. Il trahit mine de rien une conviction profonde : demander de l’assistance c’est avouer un échec. Cet acharnement trahit aussi notre aspiration dévoyée à se réaliser seul, comme si cet idéal était un devoir à peine masqué. L’euthanasie reflète une collectivité qui se délite et démissionne. »

L’autonomie qui consisterait à avoir la liberté de choisir sa mort a nécessairement un impact sur les proches, et sur la société toute entière qui ne peut être indifférente à la mort de l’un des siens. La prévention du suicide doit être un axe de santé publique majeur.

Le collectif Soulager mais pas tuer demande au gouvernement de prendre en compte en priorité les carences soulignées par le CCNE pour accompagner toutes les personnes notamment par un accès aux soins palliatifs pour tous, sans abdiquer le principe protecteur de l’interdit de tuer. Le collectif continuera de participer activement à la réflexion sur la fin de vie en France au sein de la convention citoyenne annoncée par le président Macron.

 

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