COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 10 avril 2024
Aidons-nous à vivre, pas à mourir !
Dans la foulée de la présentation en conseil des ministres du projet de loi fin de vie ouvrant la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, le collectif Soulager mais pas tuer a fait résonner la parole de personnes fragilisées par la maladie, le handicap ou le grand âge et leurs aidants. Leur mot d’ordre : « Aidons-nous à vivre, pas à mourir ! ».
Ce cri d’alerte avait été lancé en décembre 2022 par Philippe Pozzo di Borgo au moment où la convention citoyenne sur la fin de vie commençait ses travaux. Plus de 30.000 personnes ont signé cette invitation à la fraternité avec les plus fragiles et au refus de l’euthanasie ou du suicide assisté.
Ils s’appellent Claire, Gérard, Caroline, Carolina, Isabelle, malades, en situation de handicap, aidante, tous ont mis en garde contre les conséquences funestes de la mise en œuvre d’une soi-disant « aide à mourir » pour les plus fragiles de la société. D’un droit à l’euthanasie, on dérape vite à un devoir. Handicap, dépendance ou maladie appellent la solidarité et non le rejet.
Claire, atteinte de spinabifida, demande qu’on écoute « les sans voix, ceux qu’on n’a jamais vus sur un plateau de TV, ni entendus sur aucune antenne de radio ».
En situation de handicap, Gérard, dénonce les « dérives comme au Canada où des personnes en situation de handicap ont demandé l’euthanasie parce qu’ils n’avaient plus les moyens de payer leur logement. »
Isabelle, qui accompagne son fils Thomas, atteint d’une maladie génétique rare qui lui interdit tout mouvement, s’inquiète : « Une « aide à mourir » serait, il faut bien le dire, plus simple à mettre en œuvre que toutes ces « aides à vivre », moins coûteuse, et d’une efficacité redoutable. »
Pour Carolina, atteinte de la maladie des os de verre, la dépendance est une chance : c’est par ma dépendance que j’ai appris la valeur de la vie. Et moi, je peux vous témoigner, qu’ayant subi à plusieurs reprises des hospitalisations, qui m’ont amenée à être alitée donc dépendante, c’est grâce à la qualité des soins que j’ai reçus, que je me suis vue renouvelée dans ma dignité. »
Face au risque de délitement du vivre ensemble, Caroline Bandicourt, porte-parole de Soulager mais pas tuer et atteinte d’une maladie neurodégénérative a redit combien ce qui est présenté comme un droit nouveau ne manquera pas de retentir sur la société tout entière : « la société prendrait au mot celui qui parle de mourir au lieu de le soutenir, et ça ne changerait rien ? » Elle a aussi averti : « Cette loi, elle est voulue par ceux qui ont peur, mais la peur n’est pas la réalité ! Elle n’est pas bonne conseillère, quand elle aboutit à la mort. »
A l’issue de la conférence de presse, un cortège s’est rendu à l’Elysée pour déposer les signatures de l’appel.
Durant toutes les étapes de la procédure législative, Soulager mais pas tuer va continuer de porter la voix de ceux qu’on n’entend pas contre toute forme de suicide assisté ou d’euthanasie et pour la généralisation de l’accès aux soins palliatifs et à la lutte contre la douleur partout en France.
Contact presse : Zuzanna Delvolvé
presse@soulagermaispastuer.org – 07 61 28 19 65
Soulager mais pas tuer est un collectif parrainé par Philippe Pozzo di Borgo réunissant professionnels de santé et citoyens. Mobilisé pour le soulagement des douleurs et contre l’acharnement thérapeutique, le collectif milite pour la généralisation d’une véritable culture palliative et contre l’euthanasie et le suicide assisté.
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