« Cette loi (Proposition de Loi Claeys-Leonetti) est une loi extrêmement confuse. A force de vouloir dire oui à tout le monde, elle produit un texte dont l’interprétation sur le terrain sera impossible pour ne pas dire contre-productive. (…) Imaginez-vous les mêmes conflits, les mêmes contradictions, les mêmes oppositions, au chevet du patient ; entre le patient, sa famille, les soignants qui le soigne. Est-ce que dans ce temps, j’ose dire compté, de la maladie grave, des symptômes difficiles à soulager, est ce que ce temps là est un temps dans lequel on doit faire de l’explication de texte entre ceux qui comprennent telle chose de la loi et ceux qui comprendront son contraire, où est-ce que c’est un temps où l’urgence, la priorité est aux soins, au soulagement et à la construction de ce lien de confiance qu’on appelle l’alliance thérapeutique, qui est à la base de l’efficacité des soins palliatifs. Cette proposition de loi passe à côté de sa priorité. Depuis 2012 il n’y a pas eu de grande volonté nationale concrète, manifestée, pour les soins palliatifs. Aujourd’hui est-ce que la priorité est autour de l’interprétation d’une loi flou ou dans le développement de mesures concrètes, pour que sur le terrain on développe les compétences des soignants et on développe le droit à l’accès aux soins palliatifs. La sédation est pratiquée par les équipes de soins palliatifs comme un traitement quand elle est efficace, c’est-à-dire quand elle a des chances de soulager les symptômes dont le patient souffre. Lorsque la sédation est présentée comme un remède miraculeux et universel à la souffrance ou à l’agonie, alors je pense que l’on sort de la médecine. La sédation soit s’appuyer sur des soignants formés et compétents. Aujourd’hui les rapports pointent que les équipes sont insuffisamment formées aux soins palliatifs, comment imaginer développer la « sédation intelligente » dans ces conditions. Les risques de dérives sont manifestes et c’est la raison de ma présence.  »